February 7, 2023

Top Line, Bottom Line et EBITDA : tout savoir sur ces termes financiers

by 
Vincent Gouedard
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Dans le secteur d’activité des SaaS, les expressions anglaises sont monnaie courante. En finance, Bottom line et Top line sont deux notions à connaître pour échanger avec vos investisseurs. Nous vous expliquons dans cet article comment s’articule le P&L (profit and loss : compte de résultat), de la ligne du haut (le chiffre d’affaires ou CA) jusqu’à celle du bas (le résultat net). Et surtout, nous insistons sur un des soldes intermédiaires de gestion (SIG) fondamentaux : l’EBITDA.

1 - Top line finance et bottom line, de quoi parle-t-on ?

Top line pour le haut et bottom line pour le bas ; ces deux termes représentent des lignes opposées dans le compte de résultat de l’entreprise. Faisons le point sur la classification des produits et des charges, afin de déterminer le bénéfice ou la perte d’un SaaS.

1.1 - Compte de résultat ou profit and loss (P&L) : rappel

En anglais, la traduction de compte de résultat correspond à l’état appelé P&L pour Profit and Loss. C’est donc le document qui recense l’ensemble des produits et charges comptables de l’entreprise, afin de déterminer les pertes (loss) ou les profits (profit).

La comptabilité française exige une présentation normée sous forme de tableau, notamment pour la déclaration à l’administration fiscale. Les professionnels disposent ainsi d’une répartition des postes entre l’exploitation, le financier et l’exceptionnel.

Il existe aussi une forme de P&L où les données financières se présentent avec des marches successives : les SIG. Dans ce cas, vous disposez d’indicateurs et de divers ratios sur CA pour analyser les résultats  :

  • la production de l’entreprise ;
  • la marge commerciale ;
  • la valeur ajoutée ;
  • l’excédent brut d’exploitation (EBE) ou EBITDA ;
  • le résultat d’exploitation ;
  • le résultat financier ;
  • le résultat exceptionnel ;
  • l’impôt société ;
  • le résultat net.

1.2 - La top line, la ligne supérieure du P&L ou le chiffre d’affaires de l’entreprise

La top line correspond donc au haut du P&L, soit le chiffre d’affaires (CA). Pour un SaaS, c’est essentiel de ne pas le confondre avec le MRR (monthly recurring revenue ou revenu récurrent mensuel). Le CA représente l’ensemble des ventes facturées sur l’exercice comptable, quel que soit le type d’abonnement. Toutefois, il fait l’objet d’un ajustement pour la part des souscriptions dont la période dépasse la date de clôture.

Le MRR reste une information extra-comptable. Il s’obtient par l’analyse des abonnements mensuels et annuels. C’est une projection des revenus mensuels sur la base des données connues à l’instant T. Il comporte donc un aspect prévisionnel, contrairement au chiffre d’affaires comptable qui est un constat de la performance passée sur une période donnée.

1.3 - La bottom line, la ligne en bas du P&L

Cette ligne du P&L correspond donc au résultat net comptable (RNC), soit la différence entre tous les produits et toutes les charges enregistrés au cours de l’exercice comptable. 

a - Les produits entre le CA et le RNC

Ils comprennent en plus du CA, donc de la top line :

  • les subventions d’exploitation ;
  • une partie des subventions d’investissement ;
  • les produits financiers ;
  • les produits exceptionnels ;
  • ainsi que la production immobilisée par l’entreprise, poste que nous allons détailler ci-après.

b - Les charges entre le CA et le RNC

L’activité d’un SaaS consiste généralement à proposer des abonnements pour l’utilisation de services en ligne que l’entreprise a mis au point. Vous retrouvez alors principalement les postes suivants :

  • charges directes de fonctionnement comme les coûts du support et des serveurs (hosting) ;
  • les dépenses publicitaires (notamment la publicité en ligne), les salons et toutes autres dépenses de communication ;
  • les honoraires d’avocats, de cabinet comptable, de DAF à temps partagé, etc. ;
  • charges de personnel, tant pour les équipes Go-To-Market, Sales, Marketing, Dév que finance ;
  • amortissement des frais de R&D immobilisés (création d’une application web notamment) ;
  • frais financiers en particulier pour rémunérer la dette le cas échéant ;
  • impôt société si l’entreprise est bénéficiaire.

2 - l’EBITDA, un KPI entre top line et bottom line

Afin de s’y retrouver entre le chiffre d’affaires (top line) et le résultat (bottom line), toute entreprise utilise un ou plusieurs indicateurs intermédiaires. Ils servent à analyser la décomposition des bénéfices ou des pertes. Parmi ces KPIs, l’EBITDA constitue un ratio clé que tout SaaS se doit de maîtriser.

2.1 - Définition de l’EBITDA, un indicateur d’efficacité opérationnelle

Parmi les KPIs SaaS essentiels, pensez à l’EBITDA. Ce terme anglais signifie « earnings before interest, taxes depreciation and amortization ». C’est donc un SIG similaire à l’EBE français (excédent brut d’exploitation).

Il permet de connaître la rentabilité dégagée par l’entreprise avant de :

  • rémunérer les investisseurs et les banques ;
  • tenir compte de la politique d’investissement avec les amortissements ;
  • prendre en charge les risques divers et dépréciations de valeurs avec les provisions ; 
  • payer les impôts et taxes à l’État. 

2.2 - Les coûts à déduire de la top line pour calculer l’EBITDA

En partant du CA (la top line), déduisez les postes : 

  • d’achats et de charges externes (comptes 60 à 62) ;
  • et les frais de personnel (comptes 64).

2.3 - Les postes à ajouter à la top line comme la production immobilisée pour obtenir l’EBITDA

S’ajoutent ainsi au chiffre d’affaires

  • les subventions d’exploitation (comptes 74) ;
  • ainsi que la production immobilisée (comptes 72).

💡 Les premières années, le SaaS (comme toute start-up) dépense de l’argent pour mettre au point son produit ou service. Ces frais de recherche et développement s’amortissent sur plusieurs exercices. Ils peuvent comprendre le temps passé par l’équipe interne. On parle alors de production immobilisée, un poste de produit qui vient contrebalancer les salaires et charges sociales au P&L, afin d’être ensuite immobilisé au bilan.

2.4 - L’EBITDA, un indicateur crucial pour les investisseurs

Ce KPI constitue l’un des indicateurs les plus importants pour analyser le cashflow et la performance économique d’un SaaS. Il donne des indications précises sur la capacité de l’entreprise à couvrir ses charges de fonctionnement et à dégager du cash afin de : 

  • supporter la politique d’investissement et de financement ;
  • rémunérer les actionnaires avec des dividendes ;
  • payer les impôts à l’État.

Pendant les 5 années précédentes, les investisseurs scrutaient principalement les ventes figurant sur la top line du P&L. Avec la conjoncture économique qui se tend depuis 2022, ces professionnels tentent de limiter leur risque et se montrent désormais de plus en plus sensibles à l’EBITDA. Ils s’assurent que le cash est dépensé avec raison. Ils vérifient quel niveau de rentabilité réel dégage le SaaS dans lequel ils ont investi.

💡 Nous en parlons en détail dans cet article : Pourquoi le reporting financier est crucial pour votre start-up ?

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