LegalPlace structure son pilotage financier pour accompagner sa croissance – Entretien avec Stéphanie Rogeau

LegalPlace accompagne plus de 300 000 entrepreneurs dans la création et la gestion de leur entreprise. En quelques années, l’entreprise est passée d’une legaltech spécialisée à une plateforme multi-services, avec des offres allant de la domiciliation à la comptabilité.

Mais cette diversification rapide, couplée à une organisation multi-BU et multi-outils, a complexifié la lecture de ses indicateurs de performance. Pour mieux piloter sa croissance, LegalPlace a fait le choix de Fincome, afin d’unifier sa donnée financière, structurer ses reportings et gagner en visibilité.

Nous avons échangé avec Stéphanie Rogeau, CFO de LegalPlace, sur les défis d’une scale-up en structuration, la réalité opérationnelle d’un modèle hybride (one-shot et abonnements), et les premiers enseignements de l’implémentation de Fincome.

LegalPlace, la “super app” des entrepreneurs

LegalPlace s’est imposée en quelques années comme un acteur incontournable de la legaltech française. Son ambition : simplifier la vie des entrepreneurs à chaque étape de leur parcours, grâce à une plateforme complète, intuitive et évolutive. En pleine croissance, l’entreprise structure aujourd’hui son pilotage pour continuer à innover.

Une mission : accompagner les entrepreneurs de A à Z

Lancée en 2017, LegalPlace permet à tout entrepreneur de créer sa société en ligne, rapidement et sans complexité inutile. Mais la plateforme ne s’arrête pas à l’immatriculation : elle centralise aujourd’hui l’ensemble des démarches administratives, juridiques et comptables des TPE, PME et indépendants.

Création de société, domiciliation, ouverture de compte pro, comptabilité via sa filiale ComptaPlace, rédaction de contrats ou formalités RH : LegalPlace agit comme un guichet unique pour alléger les obligations du quotidien entrepreneurial.

Dans un contexte où les démarches légales restent un frein majeur à l’agilité des petites structures, la plateforme ambitionne de devenir le réflexe administratif des entrepreneurs, à chaque étape de leur développement.

Une organisation multi-BU et multi-entités

Pour opérer cette variété de services, LegalPlace s’est structurée autour de plusieurs pôles spécialisés :

1. La BU Corpo, dédiée à la création de sociétés, avec une équipe de formalistes pour gérer les démarches juridiques.
2. La BU Compta, opérée par ComptaPlace, filiale experte en comptabilité, tenue de livres, bilans, déclarations fiscales, etc.
3. La BU Domiciliation, avec des solutions d’adresse de siège social clé en main, entièrement digitalisées.

Chacune de ces BU fonctionne comme une mini-entreprise, avec ses propres outils, workflows, environnements de facturation, et souvent, ses propres métriques. Une organisation efficace pour le service client mais complexe à piloter de manière centralisée, notamment d’un point de vue financier.

Une croissance rapide à accompagner

LegalPlace continue de croître à un rythme soutenu : plus de 240 collaborateurs, des milliers de nouveaux clients chaque mois. Cette accélération rend indispensable un pilotage financier plus précis, transversal et en temps réel.

Arrivée en septembre 2024, Stéphanie Rogeau, CFO, s’attelle à structurer la fonction finance, fiabiliser les indicateurs clés et instaurer une culture de la donnée partagée. Un chantier mené avec Fincome comme socle de référence pour aligner les équipes sur une lecture unifiée de la performance

Les limites d’un pilotage artisanal en phase de scale

Stéphanie explique que la réalité financière de LegalPlace est celle d’un pilotage mis à rude épreuve par la fragmentation des outils, l’absence de référentiel commun, et des process encore trop artisanaux. Des défis que rencontrent beaucoup de scale-ups à ce stade de maturité.

Des revenus hybrides, une donnée éclatée

LegalPlace combine deux types de revenus :

• des revenus ponctuels (création, modification, formalités juridiques),
• des revenus récurrents (abonnements à la domiciliation, à la comptabilité…).

Ce modèle hybride, proche de celui de certains SaaS B2B comme HubSpot ou Notion, complexifie le suivi. Chaque BU évoluait dans son propre environnement Chargebee, entraînant une donnée client éclatée et difficile à croiser.

« On a plusieurs environnements pour chaque service […]. Du coup, il y avait un enjeu d’avoir une vision unifiée de quel client a quel service. [Fincome] nous a permis d’aller très vite pour réussir à avoir cette vision consolidée. »

Un pilotage fragmenté, des décisions désalignées

Côté outils, la finance et les équipes opérationnelles fonctionnaient en silo :

• La CFO et son équipe travaillaient principalement sur Excel.
• Les équipes opérationnelles utilisaient Salesforce, avec une lecture très orientée encaissé, déconnectée des logiques SaaS telles que le MRR, l’ARR ou le churn.
  

Ce décalage entraînait une perte de temps significative et surtout des décisions prises sur des chiffres non alignés.

Un constat partagé dans l’écosystème : selon l’étude SaaS Performance Reporting Benchmarks (2022), seuls 28 % des répondants estiment que la finance est bien alignée avec les ventes sur les KPIs. Ce chiffre tombe à 15 % avec le marketing et 21 % avec le customer success.

Une équipe finance sous pression

Au moment de son arrivée en septembre 2024, Stéphanie prend la tête d’une équipe finance de trois personnes. Un effectif insuffisant pour une entreprise de cette taille, avec plusieurs entités juridiques, des dizaines de milliers de clients et des reportings mensuels exigeants.

Les analyses plus poussées, comme les cohortes client, étaient réalisées de manière ponctuelle, souvent à l’occasion de levées de fonds — au prix d’un travail manuel très lourd.

« Ça avait été très compliqué de sortir des cohortes. [… ] Il y avait vraiment eu un travail manuel de titan très laborieux et ce sont des choses qui ont été faites en one shot pour une levée de fonds  : derrière, il n’y avait pas de suivi parce qu’il n’y avait évidemment pas les ressources pour continuer à produire ce travail. », raconte Stéphanie.

Reprendre le contrôle grâce à une donnée unifiée

Face à cette complexité, LegalPlace a décidé de se doter d’un outil dédié au pilotage des revenus et KPIs SaaS. Le choix s’est porté sur Fincome, pour mieux consolider, structurer et restituer la donnée en temps réel, sans dépendance aux clôtures.

Fusionner les environnements pour fiabiliser le MRR

LegalPlace a résolu un problème fondamental : la dispersion des données clients entre plusieurs environnements Chargebee. 

En fusionnant les profils par e-mail via une connexion API avec Fincome, l’équipe a pu reconstituer une lecture unifiée du MRR, par client, tous services confondus.

« On a pu très rapidement sortir une vision fiable grâce à la fusion des clients par Fincome, qui se connecte en API et récupère directement toute la data. » - Stéphanie

De nombreux éditeurs de logiciels soulignent que le suivi quotidien du MRR consolidé permet une prise de décision plus agile et mieux alignée sur la réalité du business, comparé à une approche reposant uniquement sur des données mensuelles. 

Passer d’un reporting figé à un pilotage en temps réel

Grâce à Fincome, les indicateurs clés comme le MRR “Paid”, les impayés ou encore le revenu facturé par BU sont désormais disponibles à la volée, sans retraitement manuel. L’équipe suit également l’évolution des services additionnels, ce qui permet de mieux visualiser le panier moyen et les tendances par produit.

« On a une partie du revenu qui est juste l’abonnement comptable de base, mais on a aussi beaucoup de clients qui vont prendre des options […] Et ça permet de bien voir l’évolution des services adjacents par exemple dans le temps. », mentionne la CFO.

Pour maximiser l’adoption en interne, le déploiement s’est fait en deux temps :

1. Une vue consolidée, partagée avec le COMEX pour une vision globale de l’activité.
2. Des environnements dédiés par BU, accessibles aux responsables de chaque pôle (Compta, Domiciliation…), afin de piloter leur performance de manière autonome.

Des résultats visibles, une structuration en cours

L’intégration de Fincome n’est qu’une première étape. Mais les premiers résultats sont là : gain de temps, fiabilité des chiffres, structuration du pilotage. Et une meilleure collaboration avec les équipes produit et data.

Un pilotage plus fiable, plus rapide

Grâce à Fincome, LegalPlace a pu produire des dashboards dynamiques pour chaque BU, suivre l’évolution du MRR, comparer la part des revenus ponctuels ou récurrents, et mieux comprendre le panier moyen par typologie de client.

Lors d’un récent COMEX sur la comptabilité, Stéphanie a pu montrer de manière détaillée l’évolution du MRR, décomposé entre l’abonnement de base et les offres adjacentes, une avancée clé dans la finesse de lecture de la granularité des revenus. 

Des projets en cours pour aller plus loin

Pour capitaliser sur ces résultats, LegalPlace a identifié plusieurs chantiers prioritaires pour décupler la valeur tirée de Fincome :

• Structurer un data lake pour nettoyer, qualifier la donnée en amont, en lien avec la solution architecte et ajouter des multitudes de dimensions analytiques dans Fincome.
• ‍Mieux mesurer le churn “early” lié aux clients qui abandonnent leur processus de création avant finalisation, un enjeu spécifique au modèle LegalPlace.
• ‍Intégrer les dépenses d’acquisition dans Fincome, afin de suivre le LTV/CAC par segment et de réaliser des arbitrages marketing.

Autrement dit : faire de Fincome non plus un outil de reporting pour les équipes Finance et GTM, mais un levier stratégique pour piloter la croissance et optimiser la rétention.

Conclusion

LegalPlace illustre un constat partagé par beaucoup de scale-ups : quand les revenus, les outils et les équipes se multiplient, la donnée devient vite illisible, et le pilotage de la croissance perd en efficacité.

Fincome a permis à LegalPlace de disposer d’une base d’analyses des revenus saine, avec des indicateurs clairs, partagés auprès des différentes équipes GTM et disponibles en temps réel. Le MRR est désormais suivi de manière consolidée et par entité, les reportings sont produits beaucoup plus rapidement avec des gains très concrets de productivité, et chaque business unit peut analyser finement sa performance.

Mais surtout, LegalPlace a engagé un mouvement plus large : mieux structurer ses données de revenus et clients pour mieux décider sur la base d’indicateurs fins permettant de tirer des insights concrets et actionnables. Dans un environnement où la croissance s’accélère, cette capacité à lire clairement ses revenus, la typologie de ses clients et les tendances d’usage et de consommation devient un véritable avantage compétitif.